Non, décidément ça n'allait pas. Tant d'efforts que ça en devenait désespérant. Alors forcement, on le lui avait dit...mais il avait décidé que "on" était un ignare et qu'il pouvait toujours aller se faire foutre. Alors il s'était entêté....mais force était de reconnaître que c'était impossible. Son nouveau sytème de classement des livres ne tenait pas la route. Remarquez, idépendament du contexte, il était très bon ce classement, il avait fait ses preuves à travers l'univers. Mais forcement dans une bibliothèque où tous les ouvrages ont la facheuse tendance à essayer de se faire la malle, toute tentative d'ordre est parfaitement illusoire.
Arthur était maussade, lui qui aurait tellement aimer apporter sa contribution à ce chef d'oeuvre: le Librarium Terra, la plus grande bibliothèque de l'univers connu. Arthur était jeune, même très jeune pour un scribe impérial, et à défaut d'autre chose il était le meilleur dans sa parti, l'entretient des livres. Mais attention, pas n'importes lesquels, les livres du Librarium étaient tellements gorgés de magie qu'ils en devenaient animés. Et si les magazines ésotériques étaient plutôt inoffensifs (à défaut d'être calmes), certains grimoires tentaient de vous sauter à la jugulaire et il fallait les attacher à leur rayon. Il y avait aussi ces vieux tomes, un peu perdus, qui déambulaient dans les couloirs en débitant des phrases incompréhensibles....
Arthur se pris à ruminer quand son grand père le trouva
-Alors gamin! On tire au flan, on révasse?....
-Nan,....j'boude.
Un pédoncule articulé vint se poser sur son épaule.
-Hé bin gamin c'est ton histoire de rangement hein? J'te l'avais dit qu'ça marcherais pas...au lieu d'perd' ton temps tu f'rais mieux de trouver une petite....
Arthur leva un regard vide vers son grand pêre qui lui souriait. Y souriait toujours papy, même dans les coups durs. Faut dire que quand on est servo-crâne on a pas trop le choix.
-....Ok, hum.....Bon, y'a l'archiviste Marni qui te demande petiot, va l'voir!- et il s'en alla voler plus loin. Bizarre, ils avaient même pas eu le temps de se disputer.
Trouver l'archiviste Marni n'était pas difficile. Dans un domaine où la science d'un individu est directement proportionnelle au foutoir ambiant qu'il l'entoure, l'archiviste passait pour un sage. Le fatras qui l'entourait relevait de la génération spontanée (d'autant que d'après certains collègues médisants, ledit archiviste n'en foutait pas une ramée, autre signe de son statut). A son entrée (après avoir failli périr sous un éboulement de documents divers et mourir asphyxié par la poussière dégagée), l'archiviste était rivé à son clavier. L'air grâve et concentré (qui se traduisait chez lui par le regard vitreux du drogué de l'ordi recevant sa dose.), la barbiche chatouillant le clavier.
-Maître...hum,hum...maître Marni...youou
-Quoi!...suis occupé...
-Je voudrais pas vous distraire de vos études, mais vous m'avait fait quérir.
-Hum?...
-Je disais donc vous que vous m'aviez fait quérir et que ....
-Ca va pas ...non mais il se croit où là...
-Ben....
-Non mais c'est la fête à neuneu là, y va s'en retourner une sévère, y s'aura comment j'm'appel....
-Heuuu...j'voulais pas vous déranger....
-ARRRGH!!! Game over!! me faire ça à moi, raclure d'IA...j'aurais ta...,oui c'est pourquoi?
Long soupir de soulagement (et donc nuage de poussière).
-Vous vouliez me voir maître....
-A oui,va me chercher...haaa, tu vois,... ce grand échalas, tu sais avec une bosse et ce drôle de regard bovin là, quand il parle, et......son nom....harddur, arfur,...
-Arthur?
-Oui c'est ça, va lui dire qu'un livre de classe "D" s'est échappé dans la section 666. S'agirait de le ramener fissa avant que le maître archiviste le croise...
-Oui maître ce sera fait.
-Bon garçon. Allez va , j'ai du travail.
Alors à nous deux saleté de barbare...Arthur s'éloigna en méditant sur son sort. Son après-midi de repos annuelle tombait à l'eau.
Il lui fallu quatres heures pour localiser la bonne rangée, et une de plus pour trouver l'emplacement, vide. La chaîne qui emprisonnait le bouquin était brisée. Une plaque vert-de-gris sur l'étagére annonçait "LIBER MaLYFiCaRUM". Une sensation de souffle fit sursauter Arthur. Dans les ténébres, à la périphérie de son regard, il vit quelque chose bouger.
-Nan! C'est la fatigue...
Nouveau mouvement, plus proche.
-Y'a quelqu'un? Et VLAN, un choc à l'arrière du crâne, le livre s'enfuit avec un rire dément. Arthur se lança à sa poursuite, d'une foulée plus ou moins assurée qu'un expert n'aurait pas manqué de comparer à la course de l'autruche bicéphale de Catachan (espéce hélas disparu mystérieusement). Le livre l'attendait à chaque carefour, partant d'un rire démoniaque.
-Mais c'est qu'y me nargue l'enfoiré, j'men vais te le mettre à l'index celui là. "Objet avez-vous donc une âme?" qu'il disait le poête...et ben oui, et méchamment perverse de surcroit...viens ici mon mignon, petit,petit,...j'vais te faire bouffer ton marque page moi si tu rentre pas vite fait!...
Voilà, le reste plus tard ( si la critique est bonne), avec un SM culturiste et narcissique, un cherubin poivrot, un cerveau crâne déjanté, un maître archiviste excédé, un ouvrage de démonologie autodidacte, et bien d'autres encore...
ps: pour les fautes envoyez les moi je corrigerais quand j'aurrais plus la flemme...